Enjeux
Avant de proposer des objectifs de gestion et d’élaborer le programme d’actions, une phase préalable de diagnostic (1991®1996) a permis d’identifier les différents enjeux sur le bassin du Chéran.
LA QUALITÉ DE L’EAU
L’amélioration de la qualité des eaux est un enjeu pour la satisfaction de tous les usages (milieu naturel compris). Sur le bassin du Chéran, le diagnostic est clair, les flux de pollutions rejetés dans le milieu naturel ont 4 origines principales :
- Pollution d’origine agricole essentiellement des élevages (bovins, porcins,…) avec la production de fumiers, lisiers et purins. Cette pollution se manifeste surtout en hiver où tous les animaux sont en stabulation,
- Pollution agro-industrielle provenant surtout des laiteries-fromageries avec une activité permanente toute l’année,
- Pollution domestique caractérisée par une variation saisonnière importante liée aux flux touristiques, plus grands en été qu’en hiver,
- Pollution industrielle concentrée en aval, sur les 2 pôles de Rumilly et Alby/Chéran.
L’ÉQUILIBRE NATUREL DU COURS D’EAU, SON ENTRETIEN EN LIEN AVEC LES RISQUES HYDRAULIQUES
Avec un équilibre morphologique très perturbé, le Chéran ne fait pas exception à nombre de cours d’eaux français. Cette problématique est préoccupante plus particulièrement sur les communes du Haut Chéran où de graves phénomènes de déstabilisation du lit du Chéran ont été identifiés.
Les constats
- une déstabilisation très marquée du lit du Chéran de Lescheraines à Ecole consécutive à des interventions humaines (extractions d’alluvions dans le lit vif et endiguements) caractérisée par un enfoncement du lit (Incision) et des érosions de berges. Une déstabilisation qui gagne également certains affluents par effet d’érosion régressive (comme le Nant d’Aillon). Elle met en péril les ouvrages existants (ponts, seuils, digues, protections en enrochements,…).
- un entretien des rivières quasi inexistant avec un potentiel d’embâcles important sur le Chéran et sur les affluents,
- une artificialisation du lit dans les parties endiguées au droit des bases de loisir,
- des problèmes localisés d’inondations par le Chéran et quelques affluents. Les risques naturels sont surtout liés aux affluents torrentiels à fort charriage ou laves torrentielles (coulées boueuses) dans le haut bassin notamment, et aux instabilités des versants dans l’Albanais,
- l’existence d’ouvrages formant des obstacles à la migration des poissons,
- une instabilité des versants notamment le long des affluents de l’Albanais. La limitation des risques d’inondation dans les zones à enjeux
LA PRÉSERVATION ET LA RESTAURATION DES MILIEUX NATURELS ET DES PAYSAGES
Le Chéran est une rivière globalement peu aménagée : aucune retenue d’eau importante n’a été construite, les espaces naturels à proximité de la rivière sont encore largement répandus. Toutefois, un certain nombre de milieux associés à la rivière ont été dégradés.
C’est notamment le cas des zones de plaine alluviale (Ecole-Lescheraines, amont de Rumilly) où l’exploitation des matériaux de la rivière a conduit à la disparition de milieux intéressants tant sur le plan floristique que faunistique (zones de frayère), Par comparaison aux autres rivières du secteur, le Chéran et ses affluents constituent un ensemble aux potentialités piscicoles réelles, mais aujourd’hui limitées par la disparition des frayères, ainsi que par la pollution des eaux.
Sur le plan patrimonial et paysager, le bassin du Chéran est doté de sites remarquables mais souffre également de points noirs, tels que les carrières et les décharges.
- Le maintien de la biodiversité, de la typicité des milieux et des paysages
- La restauration des milieux naturels alluviaux dégradés
- Le rétablissement de la continuité écologique du Chéran et de ses affluent La Sensibilisation, l’appropriation et la valorisation du patrimoine naturel
- La sensibilisation du public aux thématiques de l’eau et plus globalement du développement durable
- La mobilisation des acteurs locaux
- La poursuite des efforts accomplis et la mise en valeur les actions menées
- La mise en place de réseaux d’échanges entre les acteurs du territoire = développement de la transversalité des actions
- La valorisation du patrimoine naturel et paysager en lien avec le développement d’un tourisme durable pour la vallée