Les travaux d’effacement du seuil de l’Aumône ont débuté
Les travaux de restauration de la continuité écologique sur le Chéran ont démarré le lundi 17 aout 2020. Ils prévoient la déconstruction totale du seuil de l’Aumône et de ses annexes (ancienne pisciculture et prise d’eau des tanneries BCS) et la restauration écologique des berges du Chéran.
Le rétablissement de la continuité écologique sur le seuil de l’Aumône, un projet ambitieux…
Le seuil de l’Aumône constitue le dernier ouvrage impactant la continuité écologique (continuité sédimentaire et piscicole) à l’aval du seuil naturel de Banges. Ce seuil est situé dans un secteur restreint et contraint du Bas-Chéran avec plusieurs infrastructures implantées dans le lit majeur dans le même périmètre :
- La STEP de la Ville de Rumilly que gère aujourd’hui Véolia pour le compte de Rumilly Terre de Savoie (compétence Eau/assainissement)
- La prise d’eau (rive gauche) et le bief adjacent avec un droit d’eau appartenant aujourd’hui à la Communauté de communes de Rumilly Terre de Savoie.
- La ruine de l’ancien seuil du dit « petit barrage » située à l’aval de la STEP au droit de la restitution du débit réservé
Le seuil, les ouvrages associés et la pisciculture sont aujourd’hui propriété de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie, qui a confié l’effacement de l’ouvrage au SMIAC afin de répondre aux exigences réglementaires.
6 mois de travaux pour :
- Déconstruire le seuil (barrage) maçonné sur plusieurs mètres de haut
- Déconstruire les bâtiments annexes et des ruines d’anciens ouvrages
- Réaliser un ouvrage de protection de berge (Cité du Chéran)
- Restaurer et réaliser une diversification écologique de la rivière sur 600 mètres linéaires
- Aménager une zone humide et rétablir un accès de proximité à la rivière pour les promeneurs et les pêcheurs
Un suivi écologique pluriannuel du site restauré sera également mis en œuvre entre 2020et 2023, afin de mesurer les impacts de l’effacement du seuil.
- Montant des travaux : 440 495 € TTC – 528 564 € TTC
- Suivi pluriannuel de l’impact de l’effacement : 68 270 € HT – 81 924 € TTC
Une action soutenue et financée par l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (70%) et le département de la Haute-Savoie (10%) aux côtés du SMIAC (20%), qui contribue à consolider la labellisation du Chéran « Site rivières sauvages » obtenue en 2019.
Restaurer la continuité écologique, pour quoi faire ?
La restauration de la continuité écologique vise à retrouver des rivières vivantes, dynamiques et fonctionnelles, capables de rendre de multiples services. Rétablir la continuité écologique, c’est permettre :
- La libre circulation des organismes vivants (poissons, invertébrés,) et leur accès aux zones de reproduction, de croissance, d’alimentation ou d’abri ;
- Le transport naturel des sédiments de l’amont à l’aval d’un cours d’eau ;
- Le bon fonctionnement des lieux de reproduction, d’alimentation, de repos, souvent situés au sein des végétaux aquatiques ou sous les blocs de pierre au fond des cours d’eau.
- De rétablir les connexions latérales avec les réservoirs biologiques
Dans le cas du Chéran à Rumilly, l’effacement du barrage de l’Aumône redonnera cette dynamique naturelle à la rivière.
- Le rétablissement de la continuité sédimentaire permettra aux graviers venus des Bauges de continuer leur route et de diversifier les habitats aquatiques dans les gorges du Chéran à Rumilly.
- Le Chéran sans obstacle artificiel, permettra la libre circulation des poissons depuis la confluence avec le Fier vers les zones refuges situées en amont du Chéran.
- Le Chéran en retrouvant son lit et sa pente naturelle sera moins impactant pour les berges, mieux oxygéné et permettra ainsi une meilleure auto épuration des eaux, sa dynamique retrouvée limitera également le réchauffement de l’eau du au changement climatique.